jeudi 31 juillet 2008

La fille qui aimait écrire au travail

EDIT : photos inside

Comme je vous parle, je suis exilée dans une zone industrielle, pour remplir ma mission d'hôtesse d'accueil/standardiste/préposée au courrier/plante verte parlante. Coincée par les horaires d'été, entre le bus qui me fera arriver considérablement en retard ou considérablement en avance, j'ai choisi d'être en avance.

Mon territoire ? Le parc d'activités de Meudon. Là où aucune bâtisse ne tend à s'élever, où le paysage est résolument horizontale. Là où vous ne trouverez ni ombre, ni fraîcheur. Là ou tout stagne. L'arizona industrielle. On ne rencontre que deux espèces sur cette terre sèche : les costards et les casqués. Les uns en chemises de lin, les autres en bleus de travail.

J'appartiens à la première caste pour tout le mois d'aout. Faut pas déconner, j'allais pas non plus charrier des gravats sous un soleil de plomb, même entre midi et deux, pour un salaire de misère ! vous me prenez pour qui ? une sans papier ? Donc je trottine entre les ouvriers et les cadres pour accéder à mon antre : l'accueil de R&S, fabriquant d'instruments de test et mesure à l'usage obscur... Je ne doute pas que ce job soit assez sympa en pleine saison, mais pendant l'été c'est mortellement morne ! Alors je joue à l'attention whore en essayant de ne pas me faire repérer par les deux trois pecnos qui passent devant le comptoir.


(on voit même mon bras qui prend la photo !)

Encore heureux que je puisse m'amuser à faire glisser les enveloppes dans l'affranchisseuse.... mais là encore, j'ai sous les yeux des mots qui me font envie : Toulouse, Montpellier, Nice, Point-à-pitre... Pouvait pas avoir des partenaires qu'en île de france, histoire de pas retourner la dague dans le bobo ? Alors pour oublier, j'enrichis Bolloré (le B d'OCB) et j'apprends à rouler...




J'aurai pu être affectée à une boite plus stylée, juste à côté : Vivendi Games. Mais non. Je me contente de baver devant les graphistes de la boîte qui sortent en pause clope. Je ne peux ni sortir, ni même tenter une approche de ces êtres merveilleux ; sorte de mélange entre le lycéen qui gribouille des personnages dans ces marges de feuilles et le golden boy classieux transpirant l'assurance. Je les vois faire de grands gestes avec leurs mains, mimer des têtes... Hummm surement du character design... Et la il fait des vagues avec sa main.. ça parle paysage. Va savoir ce qu'ils font, après tout ils ont Warcraft et Half life. Heureusement que les clients sont gentils et me laissent bouquiner Millenium tranquille.



Voila, distraction terminée, je m'en vais attendre un hypothétique appel où un visiteur incongru.

jeudi 24 juillet 2008

Décalage solaire

Après un mois et demi de silence rédactionnel, je reviens à vous, camarades paumés de la toile, amis linkés et autres oisifs cybernétiques. Que s'est-il passé ces dernières semaines dans la vie de votre humble servante ?

Pour être lapidaire : j'ai fini mon stage, je suis parti du côté de la ville rose, je suis revenue dans la grise ville Lumière, je me suis faufilée dans une jupe pour trouver un job (rien d'illégal ou de graveleux, juste un job d'hôtesse !) et j'ai emballé mes cartons... car c'est officiel, je vais devenir lilloise à mi-temps. Le bail est signé, il ne me reste plus qu'à collé mon nom sur la boite aux lettres pour que le monde entier sache que j'ai emménagé dans le grand nord.

Il a donc fallu sillonner les Castos, Maisons du monde, et autres bazar paki pour trouver de quoi meubler et orner mon petit chez moi : un des plus grands kiff de ma vie ! j'ai parcouru les magasins en brandissant ma toute puissante carte bleue, animée d'un sentiment des plus grisant. D'habitude je na suis pas spécialement emmerdante en matière d'achat, mais la, je voulais le must. Pointilleuse, blasée, critique... à croire que la couleur de mon plaid ou de mes couverts allaient définir mon moi profond jusqu'à la fin de mes jours.

Summum de ma mégalomania consumériste : Ikea Cuisine. L'antre de la bête, un des cercles de l'enfer que Dante a omis de citer. Tout est désirable, simple, bien pensé... un supplice. On peut toujours essayé de se raisonner : "non Lucile, tu n'as pas besoin d'une boule a thé, tu ne bois pas de thé ! à quoi bon acheter ce porte serviette chromé ? et ce repose plat ? arrête de te leurrer au bout de deux semaines tu mangeras direct dans les casseroles !"
J'ai opté finalement pour une merveille mettant à l'honneur les 4 P du mix marketing, (Place, Produit, Période, Prix) : la Start Box ! Un carton rempli de tout le petit bordel nécessaire à une cuisine digne de ce nom : des petites boiboites, des entonnoirs, des casseroles et des poêles, des couteaux de cuisine, des râpes, casse noix, décapsuleur... La boite de Pandore des délices (clin d'œil à mes pubeux qui commencent déjà à me manquer...)

Nouvel âge, nouveaux jouets... c'est pas si dur que ça de grandir finalement !


En exclu pour vous : la porte de mon appartement !


Oui elle est bleu turquoise...